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La semaine de 4 jours : Un bon deal pour l’emploi ?

Récemment adoptée chez quelques voisins européens, la semaine de 4 jours resurgit après son lancement en 1990 en Europe. Ce rythme consiste à condenser ses heures de travail ou à les réduire, tout en maintenant le même salaire.   

La semaine de quatre jours : Moins de productivité ou des horaires condensés ? 

Contrairement à ce que nous pourrions penser, la semaine de 4 jours existe depuis 1996 grâce à la loi Robiens. Celle-ci proposait de passer à 32 heures avec une obligation de recruter au moins 10 % de salariés en CDI.

Cette réduction du temps de travail aurait permis aux entreprises de bénéficier d’un allègement des cotisations patronales de la Sécurité sociale. Désormais, cette loi a été remplacée par la loi Aubry et le passage aux 35 heures.

Les entreprises souhaitant la mise en place de ce système de 4 jours disposent de deux options. La première consiste à réduire le nombre d’heures par semaine en travaillant 32 heures au lieu de 35 heures.

Quant à la deuxième option, elle consiste à augmenter le nombre d’heures par jour en divisant les 35 heures sur quatre jours, mais le salarié travaillera 9h30 par jour au lieu de 8h. Ainsi, ces entreprises devront diminuer leurs réunions et encourager le travail indépendant.

L’objectif de ce système serait double. D’une part, les employés profiteraient d’un long week-end afin de retrouver un meilleur équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. D’autre part, la qualité et la productivité du travail s’amélioreraient

L’économie d’énergie peut également être l’un des objectifs de ce modèle. D’ailleurs, la crise actuelle de l’énergie pourrait bien être un stimulus à l’adoption de ce rythme de travail, comme la Covid l’a été au télétravail. En réduisant le nombre de jours, la baisse de la consommation d’énergie pour l’employeur semble évidente. 

 

Des résultats prometteurs aux quatre coins du globe.

Alors que L’Espagne et le Royaume-Uni sont toujours en phase de test, le voisin belge a franchi le pas en octobre dernier et a adopté officiellement la semaine de quatre jours. Toutefois, le gouvernement belge a opté pour l’option de condensation des horaires.

La Chambre des représentants de Belgique a approuvé le 29 septembre 2022 “un deal pour l’emploi”. En effet, le gouvernement a laissé le choix entre quatre ou cinq jours en travaillant 35 heures sur 4 jours, en gardant la même charge de travail. 

En revanche, les dirigeants d’entreprises doivent valider le passage à une semaine de quatre jours, en cas de refus, il doit être justifié. Ainsi, les employés peuvent alterner entre semaine de quatre jours et de cinq jours de travail en fonction des contraintes personnelles des salariés. 

Quant au Royaume-Uni, elle est en phase de test pour six mois depuis juin 2022, les premiers résultats sont positifs. 88 % des entreprises sont satisfaites de ce nouveau rythme et 86 % d’entre elles envisagent de le garder au-delà de la période de test

Actuellement, l’Espagne expérimente également ce rythme de travail avec un format de 32 heures payées 40 heures, et ce, jusqu’en 2025. 40.200 entreprises ont pris part à ce test. Cette expérimentation est inspirée du modèle Islandais, expérimenté entre 2015 à 2019 sans perte de salaire. Un modèle dont les résultats sont concluants et se sont traduits par une augmentation de la productivité et du bien-être des salariés

Peu développé dans l’Hexagone, ce modèle commence à faire ses preuves chez nos voisins européens. Faudrait-il également réformer le marché du travail en France

 

Un avenir possible en France ?

Quoique la semaine de quatre jours soit un sujet qui interroge les français depuis longtemps, il ne fait pas encore l’unanimité dans les entreprises et chez les politiques.

En effet, l’étude People At Work 2022 a révélé que 64 % des salariés français souhaiteraient plus de flexibilité dans l’organisation des horaires de travail avec la possibilité de les condenser sur quatre journées de travail. 

De plus, 27 % des employés seraient prêts à accepter une baisse de leur rémunération en échange de plus de flexibilité de leurs horaires de travail, tandis que seulement 19 % des entreprises ont mis en place une politique de travail flexible

À présent, seulement 5 % des entreprises françaises ont adopté la semaine de 4 jours grâce à la loi Robien de 1996. Cependant, Elisabeth Borne, ancienne ministre du Travail, avait affirmé qu’il n’était pas possible “d’imposer une telle mesure” en laissant le choix aux entreprises.

Parmi ces entreprises qui ont adopté ce système, nous pouvons citer le groupe LDLC, qui a constaté une hausse de la productivité de ses salariés, comme en témoigne, Laurent de la Clergerie, président de LDLC.

Welcome to The Jungle a également adopté ce modèle en 2019, en étant accompagnée par un cabinet de conseil et un cabinet spécialisé dans le bien-être au travail. Un des principaux résultats de ce rythme est que la production n’a pas baissé, bien que le rythme de travail ait évolué, passant de 5 jours à 4 jours.  

L’efficacité et l’attractivité de ce système ne facilitent pas forcément son déploiement. Il demeure trop contraignant pour être mis en place dans certains secteurs. Néanmoins, pouvons-nous dire qu’il verra bientôt le jour en France ? L’avenir nous le dira. 

 

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